Avant d’aborder les dissensions actuelles sur « Charia
or not Charia », je tenais à témoigner de ma propre approche de l’Islam si
éloigné des clichés réducteurs occidentaux et tellement éloigné des réalités du
monde arabe. Je m’excuse d’avance pour la longueur de ce parcours, pour ceux
qui auront la patience de lire ce texte jusqu’au bout, j’aimerais sincèrement
pouvoir discuter et échanger sur ce qu’est pour vous votre Islam par rapport à
mon Islam, et tant mieux si c’est notre Islam.
Venant de France et issu d’une famille chrétienne
pratiquante, la religion a toujours été intégrée, dès mon plus jeune âge, dans
les valeurs que l’on a pu m’inculquer. Des valeurs essentielles de tolérance,
de respect de l’autre, d’amour de son prochain. J’ai commencé le catéchisme à l’époque
du collège, j’accompagnais ma famille à la messe du dimanche, plutôt par
obligation familiale que pour y apprendre quoi que ce soit, tentant au mieux de
reproduire les rituels et gestuels de ceux qui occupaient les bancs de l’église.
La bible m’était expliquée lors des cours de catéchisme. En résumé, un
enseignement adapté à l’âge des enfants, porté essentiellement sur l’importance
des bonnes et mauvaises actions, dont il fallait s’excuser dans nos prières.
La prière, fût le plus bel enseignement que j’ai reçu. Je me
souviendrais toujours de ce prêtre qui m’avait dit : « Peu
importe où, quand et comment tu pries, l’essentiel est d’être sincère quand tu
t’adresses à Dieu ; regrette réellement tes fautes, pardonne à ceux qui t’ont
fait du mal et prie pour les autres, jamais pour toi ; et si tu fais du
bien autour de toi, les autres prieront aussi pour toi. ». Cet
enseignement empli de sagesse, restera gravé dans ma mémoire tout au long de ma
vie.
Mais à ce stade de ma vie et de ma culture religieuse
naissante, les « autres religions » étaient totalement inconnues pour
moi ou réellement totalement floues. Dans ce flou, les juifs, étaient pour moi
des gens qui avaient tués Jésus refusant « notre religion » ;
les musulmans, peu de choses, ils croyaient un dieu nommé « Allah »
que je n’assimilai pas du tout à « notre » Dieu, l’image de l’Islam s’apparentait
plus à un barbu au regard sombre, image véhiculée par le petit écran..
A l’adolescence, âge de la remise en cause de toutes les
valeurs, et plus précisément au lycée, la rencontre avec un élève de ma classe
Ahmed. Nous échangeons beaucoup, il me parle de sa religion, mon côté curieux
me pousse à m’y intéresser. Pourtant je n’y a vois toujours pas de lien entre
son dieu et le mien, lui à son livre, le coran, incompréhensible, je le vois
plus à l’époque comme un recueil de poésie. Moi je relis la bible, l’ancien
testament est totalement hermétique pour moi, des récits guerriers.. Le nouveau
testament, les évangiles sont beaucoup plus parlant pour moi, la vie de Jésus
racontée par ses apôtres.
Les années passent, je ne vais plus depuis longtemps à l’église,
qui ne m’apporte rien, je prie tous les soirs, parfois dans la journée comme me
l’avait enseigné ce prêtre des années avant, mais surtout j’essaie de me
concentrer sur « les bonnes actions ». L’avis des autres m’importe
peu, voir pas du tout, je discute et partage des repas avec des SDF, j’essaye
de concilier des personnes en conflit et tente à ma façon et à mon humble
niveau de donner un peu de bonheur autour de moi.
A cette époque je suis donc croyant, je crois en un Dieu
créateur qui nous recommande le bien, qui condamne le mal. Dieu est dans mon cœur
mais je n’en parle jamais, n’évoque jamais son nom, je ne dois de comptes à
personne sauf à lui sur mes actes.
Il y a 10 ans maintenant, mon parcours professionnel me fait
atterrir en Tunisie. Très grand choc
culturel pour moi, mais surtout religieux. Non pas dans une pratique
ostensible, mais dans le verbal. Allah est utilisé dans toutes les discussions,
je suis tout d’abord étonné, intrigué puis finalement curieux de savoir ce qui
poussait la plupart des gens que je côtoyais à évoquer Allah pour chacune de
leurs actions quotidiennes. Moi qui venait de France, ou la croyance n’était
que rarement un sujet de discussion.
Je décide à l’époque de me renseigner sur cette religion
étrangère et sur Allah. Une visite des plus anodines à Tozeur au parc ChakWak enflamme
l’étincelle de ma curiosité : y est représenté l’arbre des religions, l’histoire
des prophètes qui se rejoignent sur ce Dieu unique : Yahvé, Dieu, Allah
quelque soit sa dénomination.
A mon retour, je me plonge dans la lecture du Coran (une
édition traduite en français achetée à la Médina), je profite d’un long weekend
end pour lire, lire, lire.. Je dévore les pages, je lis et relis surtout les
versets relatifs aux chrétiens. Peu à peu, je trouve réponse aux questions qui
m’ont toujours « intrigué » en tant que Chrétien, je comprends
comment les hommes bien après la mort de Jésus ont transformé le sens du fils « spirituel »
de Dieu en Fils de Dieu. Je comprends comment les juifs ont détourné les
paroles de Dieu de la Torah pour créer le Talmud, je comprends que Dieu est
bien le grand architecte de cette religion qu’il parachève avec le Coran
transmis via son messager Mohamed. Je comprends que nous sommes tous Muslim,
nous sommes tous musulmans, nous sommes tous croyants (juifs, chrétiens et « musulmans »),
nous faisons tous partie d’une grande famille, nous sommes tous les enfants de
Dieu. Je comprends que la fierté des
hommes a toujours empêché cette Ouma, chaque peuple s’arrêtant à vénérer son
prophète.
Ce fut une révélation pour moi, il me fût alors
indispensable de relire la Torah, puis la Bible pour comprendre l’ensemble de l’œuvre
que Dieu nous a laissé. Après des nuits de lecture, d’annotations, tout s’est
éclairé pour moi, la Torah est la loi, Jésus le modèle de pratique, Le Coran la
clé de voute et le testament pour toutes les générations futures. Chaque
croyant avait donc tout ce dont il pouvait espérer pour discerner le bien du
mal, le modèle de pratique et les dernières recommandations pour que ces
valeurs traversent les générations. J’avais l’impression d’avoir découvert la
voie, ma voie.
Ma première réaction fut de savoir si moi, à titre
personnel, j’étais éloigné de cette voie.. personnellement je me suis
positionné comme un croyant « moyen », j’évite le mal, j’essaye de
faire du bien, je donne aux pauvres, je m’incline et prie Dieu, à ma façon
certes mais dans le Livre (Torah, Evangile, Coran), Dieu ne nous détaille pas
la prière, ce qui pour moi ne doit donc pas être d’une importance capitale, l’essentiel
est le fond, la profondeur de la prière, la forme importe peu..D’ailleurs, Dieu
lui-même tourne en dérision ces hommes qui enchainent des gestes frénétiques
dans les synagogues alors que leur âme est détournée de Dieu..
Ensuite, je porte un regard sur le monde qui m’entoure,
comment les hommes ont-ils transformé et réduit La religion a ce que nous
observons aujourd’hui. Triste constat pour moi, les hommes s’entretuent au nom
de la religion, chaque division prêche pour son camp et préfère une approche
sectaire, se concentre sur la forme de la pratique plus que le fond, mélange à
souhait tradition, culture, religion, mimétisme..
Quelque temps plus tard, je décide d’embrasser l’Islam, non
pas l’Islam qui débute avec le prophète Mohamed, l’Islam, celui que Dieu à
commencé avec Abraham et qu’il a achevé avec le Coran. Je décide donc de me
convertir, bien que déjà croyant, je me converti pour re-rentrer dans cette
religion. Je me converti pour confirmer à Dieu que je pense avoir compris l’œuvre
qu’il nous a laissé. Oui j’essayerai de respecter la loi, la pratique et les
recommandations que Dieu a bâti pour les hommes et femmes les plus persévérants.
A cette époque, j’ai beaucoup de ferveur, la lumière m’habite
et j’ai envie de partager, ce qui fut pour moi une découverte avec les gens qui
m’entoure. Je rencontre des imams, qui sont surpris de mon approche de la
religion, tous me félicitent pour ma conversion, mais leurs propos me choquent,
ils me parlent du Coran certes, pas de la Bible, encore moins de la Torah, et
que l’Islam ne s’arrête pas au Coran mais que la Sounah est également à prendre
en compte pour être un bon musulman. Sounah ? Qu’est ce que c’est ?
On me donne des recueils de hadiths, des dizaines de livres écrits par des
savants, je lis, relis..
Mon désarroi est grand, j’avais découvert tant de lumière et
de chaleur dans le Coran et les évangiles que je tombais de haut à la lecture
de ces lignes dites « prophétiques ». Tout ce qui était clair pour
moi se trouve embrouillé par ces recommandations, concepts bien éloignés de l’esprit
du Livre de Dieu.
Je cherche comment cette « tradition prophétique »
a pu être construite, établie pour être assimilée au Coran jusqu’à aujourd’hui.
Des millions de hadiths écrits, les premiers furent écrits plusieurs siècles
après la mort du Prophète Mohamed.. Une classification « sahih » pour
ceux qui sont sûrs de part la chaine de transmission (5 générations tout de
même !). Ce qui reviendrait aujourd’hui à assurer au mot près une déclaration de
Napoléon III par la fiabilité des personnes rapportant ces mots..Difficile d’adhérer à ce principe. Ma stupéfaction est d’autant
plus grande, lorsque je trouve un des hadiths dits « sahih » du
Prophète lui-même s’adressant à ses fidèles en leur disant « n’écrivez
rien de moi à l’exception du Coran ». Si l’on ne retient que celui là,
comment justifier l’écriture des autres ! Ma décision est alors prise, l’Islam
n’englobe pas ces écrits que je pense pervertis par les siècles, califats et
pressions diverses ayant bouleversé la religion depuis des siècles. Le Coran ne
nous dit il pas qu’il est complet et parfaitement détaillé de toutes choses ?
Je retourne voir des imams pour leur faire part de ma
pensée, je vois bien que mes questions dérangent et qu’aucune réponse ne permet
de me convaincre. Cela me rappela mes questions sur le Saint Esprit lorsque j’étais
« chrétien », c’est comme ça, point.
Les imams tentent de me convaincre que sans la Sounah on ne
saura pas comment prier, comment faire zakat, etc.. Mais j’ai toujours su
prier, prier avec le cœur, incliné devant Dieu, me repentant de mes péchés, demandant
le soutien de Dieu pour les autres, pourquoi avais je besoin de savoir ou
placer mes mains, calculer combien d’inclinaisons, tous ces principes me
semblent bien matériels et terrestres pour être divins ! Pour la Zakat, de
quoi a-t-on besoin de plus que ce que Dieu nous a déjà expliqué dans maintes
versets, paraboles, exemples de Jésus ?? Donnes ce que tu peux sans
compter à celui qui en a besoin, de quoi ai-je besoin de plus ?
On m’explique que la Sounah permet d’expliquer des versets
qui ne sont pas compréhensibles dans le Coran.. Mais je lis dans le Coran que
Dieu à volontairement exposé des versets explicites et d’autres qui ne le sont
pas pour que les hommes s’égarent en voulant y trouver un sens (Sourate3/Verset
7)..
Je suis donc profondément convaincu que le cœur de l’Islam
est uniquement dans ce qu’a bâti Dieu pour nous au travers de la Torah, les évangiles
et le Coran, et que rien ne peut lui être associé, et surtout pas des créations
humaines même si celles-ci partent à la base d’une volonté pieuse. Les juifs
ont pervertis la Torah par le Talmud, qu’ils préfèrent appliquer, les chrétiens
ont pervertis le modèle de Jésus par les décisions de concile (notamment celui
de Nicée en 325 apJC où l’on décida que Jésus était le fils de Dieu), et les
musulmans ont perverti le Coran avec les écrits humains de la Sounah.
Telle est mon interprétation de l’Islam, à défaut de beaucoup,
je ne cherche pas à imposer mon point de vue, juste à expliquer ma foi et ma
croyance. Cela me vaut d’être catégoriser par bon nombre de croyants de « coraniste »,
d’ «apostat », mais que m’importe j’ai ma conviction forte et
profonde.. Au jour du jugement, je préfèrerai dire à Dieu que j’ai essayé d’appliquer
ce qu’il nous a laissé plutôt que de suivre aveuglement ce que des hommes ont
pu écrire..
Voilà le récit de ma conversion et de ce anime mon cœur et
mon esprit..
Et c’est ce parcours qui me fait repousser de toutes mes
forces l’application de la charia comme source de loi et base de constitution,
car la charia telle qu’elle est définie aujourd’hui se base essentiellement sur
les hadiths prophétiques au même niveau que le Coran.
La religion, la croyance est uniquement personnelle à l’image
de mon parcours spirituel, et nous ne devons ni imposer, ni juger car Dieu a toujours
guidé qui il veut et au moment où il le veut...
MBI
merci cher MBI pour ce beau temoignage, tunisienne et musulmane de naissance, j ai ete elevee dans une ambiance tres tolerante, depuis toujours j ai pense comme vous au sujet des gens du livre et je suis de plus en plus convaincue que l islam devient une ideologie et perd le cote spirituel,je vis en arabie saoudite depuis une dizaine d annees et je vois bien que la ritualisation de l islam ne mene a rien pour celui qui cherche a donner un sens a sa vie, merci encore et je vais tenter de poursuivre ma modeste quete de paix
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour votre commentaire, bonne chance dans votre quête de paix, nous devons tou y aspirer quelques soient nos religions, ou pratiques.
Supprimerj'aimerais partager avec vous ce poème d'Ibn Arabi, qui résume mon approche personnelle de la religion :
RépondreSupprimerMon coeur est devenu capable
D'accueillir toute forme.
Il est pâturage pour gazelles
Et abbaye pour moines !
Il est un temple pour idoles
et la Kaaba pour qui en fait le tour,
Il est les Tables de la Thora
Et aussi les feuillets du Coran !
Je crois en la religion de l'amour
Où que se dirige ses caravanes
Car l'amour est ma religion et ma foi.
Superbe poème que je ne connaissais pas, merci de résumer en quelques vers ce qui m'anime
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerVeuillez m’excuser pour cette très longue réponse ( elle va être divisée en deux parties puisque je ne peux pas entrer plus que 4096 caractères par post ) mais votre article était tellement passionnant que j’ai essayé de répondre exhaustivement et j’espère de tout mon cœur que vous ayez la patience de lire ma réponse en entier .
Permettez moi tout d’abord d'exprimer mon adoration pour ce texte ( du moins une bonne partie ). De plus venant d'un musulman d'origine chrétienne ça ne peut que me conforter qu'il existe encore dans ce monde des personnes avec le cœur et la raisons si sains pour leur permettre de voir les choses en dessus de tout les clivages ethniques et religieux et surtout d’avoir le courage de se convertir et changer de vie avec tout ce que ça peut impliquer de changements des regards de l'environnement qui les entoure.
Je suis musulman de naissance issu d’une famille tunisienne conservatrice mais aussi ouverte sur l’autre. Une famille qui m’a inculqué les valeurs de l’Islam mais tout en me laissant la voie libre de choisir ma voie et de bâtir ma conviction et ma foi tout seul.
Je voulais vous dire que je partage totalement avec vous cette idée d’unicité du Dieu de tous les religions monothéistes et votre vision du message divin unique du Dieu se traduisant dans l’historique de ces différentes religions ( une vision qui manque à beaucoup de musulmans alors que c’est parmi les essences mêmes de l’Islam).
J’aimerai juste discuter avec vous la dernière partie concernant la Sounnah. Sachez tout d’abord que la Sounnah se divise en deux grandes parties : Ce que le prophète faisait et ce que le prophète disait ou les Hadiths. Certes, il ya des millions de Hadiths truqués mais delà à nier la Sounnah complètement ça me paraît exagéré. Ma vision, qui n’oblige que ma simple personne, est qu’il ne faut pas dissocier la Sounnah du Coran car la Sounnah explique et montre les aspects rituels de la religion. Dans votre article vous avez évoqué que la forme n’a pas une grande importance. Personnellement, je pense que si, ça a une importance. En faite, comment peut on vivre l’Islam au quotidien sans le pratiquer ? Comment approfondir sa foi sans pratiquer ? et pour savoir comment pratiquer on doit passer parfois par la Sounnah quand ce n’est pas explicité par le Coran ( Je parle là de comment prier , comment se laver pour la prière etc ..). De plus, dans la Sounnah il y a des Hadiths qui concernent la foi et il faut ( je ne vous oblige à rien , c’est juste une manière de dire) y jeter un coup d’œil. Reste maintenant le problème des Hadiths truqués et du degré confiance qu’on peut accorder à ces Hadiths. Je crois que vous savez qu’il y a toute une science islamique concernant les Hadiths pour pouvoir les juger et mesurer leur degré de confiance. Je n’y suis pas un expert mais sachez que les règles ont été très sévères lors de la classification de ces mêmes Hadiths.
Pour vous répondre concernant le hadith « n’écrivez rien de moi à l’exception du Coran », le hadith est effectivement un ‘sahih’mais il y a aussi un autre Hadith (hadith d’Abou Shah) dit lors de l’ouverture de la Mecque et donc qui vient après le hadith que vous avez évoqué où le prophète a expliqué les règles de conduite que les musulmans doivent respecter après l’ouverture de la Mecque et là Abou Shah , un homme du Yemen, s’est soulevé et a demandé au prophète d’écrire ce qu’il a dit et le prophète lui a permis de faire ça et a demandé au Sahabas (compagnons du prophète) d’écrire ce qu’il a dit. Plusieurs explications ont été donnés à ce Hadith ( n’écrivez rien de moi à l’exception du Coran). Parmi ces explications (que je cautionne) c’est qu’il a été dit au début de la prophétie pour éviter que les Hadiths du prophète soit mélangés avec le Coran et quand les musulmans ont bien saisi la différence entre les deux on leur a permis d’écrire ces hadiths ( il y’a d’autres explications possibles mais cet article est déjà long, on pourra les évoquer après si vous voulez :) ).
RépondreSupprimerJe termine par votre conclusion qu’il ne faut pas prendre la charia comme une source pour la constitution car ‘la charia telle qu’elle est définie aujourd’hui se base essentiellement sur les hadiths prophétiques au même niveau que le Coran.’Excusez moi mais ça me paraît aussi exagéré pour les raisons suivants :
- Je ne pense pas qu’il y a des hadiths prophétiques en contradiction avec le Coran et je serai curieux d’en savoir un.
- Même s’il y en a , la règle est claire : le Coran est la première source foi pour les musulmans donc c’est lui qui devrait être choisi.
- La charia est déjà une source de base pour l’ancienne constitution et beaucoup de lois s’en sont inspirés.
- Remettre en cause des loi divins (surtout quand c’est bien explicitée dans le coran , la question de l’héritage par exemple) pour choisir des appréciations humaines me paraît pour le moins qu’on puisse dire inopportun.
Je m’excuse encore pour très très longue réponse. Je serai heureux de la discuter avec vous si vous en avez des remarques.
Bien à vous,
Ahmed ( de surcroît :) )
Il existe malheureusement des hadiths sahih qui sont en opposition avec le coran, notamment ceux traitants de l'apostasie. Le coran s'adresse au prophète Mohamed en lui disant qu'il ne lui appartient pas de juger ou de punir celui qui tourne le dos a la religion apres avoir cru. Des hadiths sahih condamne l'apostasie, et autorise une punition par le meurtre. Ce hadith est d'ailleurs utilisé dans de nombreux pays appliquant la charia et aboutit a des pendaisons et décapitations. Ce qui me rend totalement réticent a l'application de la charria. Dieu ne nous a jamais demandé de faire justice a sa place, la relation entre le créateur et sa créature est directe, sans intercesseur, il nous appelle a devenir tous savants par la lecture du coran et non a suivre des savants, ce qui présenterait un risque majeur d'altération.
SupprimerJe suis favorable a ce que les valeurs de la constitution reprenne les valeurs de l'islam dans son ensemble, des 10 commandements aux valeurs essentiels et prédominantes du coran, mais ne prenne pas en compte la tradition prophétique. Et d'ailleurs, pourquoi ne prendre comme tradition prophétique que celle de Mohamed alors que nous ne devons en aucun cas faire de différences entre les prophètes.
Ma réponse fut également longue et je m'en excuse. En tout cas merci pour votre esprit tolérant, et comme je le prône toujours, de la diversité et du débat d'idées vient la richesse.
Merci pour votre réponse que j'ai lu avec grande attention. Vous dites qu'on ne peut pas pratiquer sans la sounah, pour prier, pour faire ses ablutions, ce que je comprends et respecte, mais nous n'avons nul besoin pour moi. Dieu nous dit de le prier, de s'incliner devant lui, ce que l'on d'ailleurs dans la torah et les évangiles, que vouloir de plus? Le nombre de râlât est il si important pour dieu? Ne se rapproche t'on pas des pratiques juives, plus inspirées par la forme que le fond? Pour les ablutions, idem, le geste est avant tout symbolique et détaillé dans le coran, jusqu'aux chevilles, jusqu.au coude, etc.. Cela ne nous suffit il pas pour pratiquer? Cela me rappelle une question que j'avais posée a un imam, en lui demandant volontairement si on devait donner zakat de la main gauche ou de la main droite? Il me regarda dubitatif et avait tout de suite compris quel piège je lui tendais par ma question.. Main droite, main gauche peu importe l'essentiel n'est pas là et a force de se poser des questions pratiques on oublie de donner.. Voici ma position par rapport a la pratique, la suite dans le prochain commentaire.
RépondreSupprimerRebonjour,
RépondreSupprimerJe me permets de continuer avec vous cette discussion toujours dans l'idée justement que de la diversité et du débat respectueux vient la richesse .
Pour le point de la pratique vous dites respecter mon point de vue. De même, moi aussi je respecte et je partage même votre avis que la forme ne doit pas être prévalue sur le fond mais je pense aussi qu'un fond sans forme ne permet aussi de vivre sa religion et montrer son attachement à Dieu comme ma vision de l'Islam le préconise.
Pour le point de l'apostasie, vous avez raison que dans le coran les versets la concernant n'indiquent pas explicitement la peine de mort bien qu'ils mentionnent clairement un châtiment immense dans la vie future ( Sourate 2 - Verset 217 , Sourate 3 - Verset 86 et 87 , etc ..) de plus la règle génrale dans l'Islam c'est que personne ne peut contraindre une autre personne à suivre une religion (Sourate 1 - Verset 256). Ma vision de la chose , qui comme d'habitude n'oblige que ma simple personne, que l'apostasie peut être considérée dans certains cas comme une traîtrise et une guerre sur l'Islam dans le cas où l'apostat déclare publiquement son apostasie et attaque sans modération et/ou sans fondement l'Islam dans l'objectif de le ridiculiser et nier ses fndements. Dans ce cas, je crois que les versets du Coran ne manquent pas pour spécifier la peine qu'il mérite. Je ne vous cache pas, cela est une reflexion personnelle et il y a beaucoup d'avis concernant l'aposatsie entre les différents savants de l'Islam donc mon point de vue peut être correct comme il peut être faux mais delà à nier la Sounnah ça me paraît toujours exagéré.
Juste un dernier point, par la charia on veut dire l'ensemble des lois islamiques émanant que ce soit du Coran ou de la Sounnah. Donc le faite de partir de la négation de la Sounnah tout en respectant le Coran pour arriver à la négation de la charia me laisse un peu perplexe.
Bien à vous,
Ahmed
salam a vous les frères
Supprimerje me présente rapidement je suis né dans une famille catholique portugaise et j'ai grandi avec des musulmans mais non pratiquants. Je ne m’étais jamais intéressait à l'Islam et Dieu m'a récemment guidé à l'islam (louanges à Lui). Donc mon parcours est un peu semblable au tiens vis à vis de la compréhension des differents messages divins ( je me suis replongé dans la bible depuis et je me sens beaucoup plus chrétien depuis que je suis musulman....)par contre la sunnah du prophète(SAW) contrairement à toi me parait indispensable pour recevoir, comprendre et pratiquer la lumière que Dieu nous communique, indispensable à comprendre le coran.
grossièrement je vois le coran comme la théorie et la sira du prophète(SAW) comme la pratique... je m'explique
Jo
En effet, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Dieu et au Jour dernier et invoque Dieu fréquemment. (Sourate al-Ahzab: 21)
Supprimerque veux dire ce verset si il ne s'agit pas de suivre la sunnah...et pourquoi Dieu (qu'Il soit loué et exalté pour nous avoir fait la miséricorde du Coran et du messager) aurait fait descendre le Coran sacré en 23 ans si ce n'est pour que les contemporains "l'assimilent" et pour que les suivant puissent le comprendre en s'aidant de la sunnah. Je ne cherche pas à te contredire je cherche seulement la voie juste, et comme ma conversion à des similitudes avec la tienne et que je trouve ce "débat" trés intéressant et qu'il fait partie des questions que je me suis posée...
J'insiste sur le fait que je ne pense pas détenir la vérité et penser que tu es dans l'erreur je veux simplement apporter mon point de vue à toi mon frère avec l'espoir d'avoir une réponse
une petite chose encore
Jo
désolé d'avoir ecrit en milieu de page et non a la suite mais c'est en lisant le post du frère Ahmed que j'ai voulu commenté aussi
SupprimerJe voulais aussi te donner mon avis sur ton sentiment sur la prière car je pensais comme toi jusqu'au jour où, fréquentant un frère que j'attendais prés de la mosquée quand il allais prier je me suis décider à l'accompagner car le Coran nous invite à prier en groupe
2.43. Acquittez-vous de la salât, faites la zakât et inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent.
et principalement le vendredi
62.9.O vous qui croyez ! Lorsqu’on appelle à la prière le jour du vendredi, hâtez-vous de répondre à cet appel en cessant toute activité ! Cela vaudra mieux pour vous, si vous le saviez !
alors je ne sais pas si tu pratique la prière en groupe mais le fait de prier en groupe surtout ici en france où ce mélange "black blanc beur et même asiatique" tous en adoration devant le Créateur avec dans l'esprit que dans le monde entier les musulmans en font de même au même instant (louanges à Dieu pour cette pratique )
ce qui n'empêche les prières seul avec son Créateur ( qui sont plus que conseillées)...
Je suis désolé si je ne suis pas trés clair je souhaite seulement partager mon sentiment avec toi mon frère car je pense que nous "interprétons" le message divin de la même manière sauf que j'accompagne le Coran de la sunnah
Lorsqu’on interrogea sa femme Aicha, qu’Allah l’agrée, au sujet du comportement du Prophète (que la prière et le salut de Dieu soient sur lui), elle rétorqua au questionneur : « Ne lis-tu donc pas le Coran ? » Il répondit : « Bien sûr que si. » Elle dit alors : « Le comportement du Messager d'Allah était le Coran. » [4]
Ibn Kathîr dit à ce sujet : « Cela signifie que le Prophète (que la prière et le salut de Dieu soient sur lui) mettait en application les ordres du Coran et ses interdictions d’une manière spontanée et naturelle [...] Tout ce que le Coran lui ordonnait de faire, il s’empressait de l’appliquer et tout ce qu’il lui interdisait, il s’empressait de le délaisser. Ceci rajouté au fait qu’Allah a rendu inné en lui ce qui concourt au comportement idéal, comme la pudeur, la générosité, la bravoure, le pardon, la douceur et tout ce qui contribue au noble caractère.
JO
Bonjour Jo et merci pour ton témoignage..Tes remarques seront toujours les bienvenues dans cet esprit de libre échange et d'ouverture d'esprit. Pour moi, vois tu, la vraie Sounnah Prophétique se trouver déjà dans le Coran, nous avons plein d'exemples de comportement à suivre. En effet, quand Dieu s'adresse au Prophète "O prophète...", il nous donne les clés pour suivre son exemple. Dieu nous dit egalement, et ce à de multiples reprises que ce Coran est Complet et parfaitement détaillé de toute chose. Il nous montre egalement, au travers de l'exemple de l'aveugle que le Prophète pouvait se tromper. Il nous indique egalement que son rôle est la délivrance du message, que le prophète n'est pas là pour guider les hommes. Dans ma façon de vivre l'Islam, et qui je le répète est ma propre interprétation, nous avons la Torah comme loi, et fondement de la religion, l'exemple dans la pratique qui est Jesus, et le rappel qui se trouve dans le Coran, qui corrige les erreurs d'interpretations humaines. Dieu n'a jamais dit que la Torah ou les evangiles ont été falsifiés contrairement à la croyance populaire, mais que les hommes ont falsifiés la croyance. Tout comme, à mon sens, les hommes ont falsifiés et détournés le message prophétique du Coran à travers les hadiths. Et par peur de suivre cette perversion du message, je préfère me contenter de suivre l'ensemble du Livre, et non les dérives humaines qui l'accompagnent. Sur le dernier point que tu cites, je ne peux malheureusement le prendre en compte, on ne peut justifier que les hadiths font foi par un hadith. Au plaisir de te lire, et de continuer cet échange fort intéressant vers la foi.
Supprimersalam frère
Supprimermerci de repondre aussi rapidement à"cet esprit de libre échange et d'ouverture d'esprit" ; je me permet de te citer car cela correspond exactement à l'idée que j'ai de cet échange.
Je n'ai pas cité le hadith témoignant que le comportement du prophète(SAW) était le coran afin d'affirmer que par celui ci tous les hadiths font foi mais pour t'expliquer pourquoi je les prend en compte.Même si je n'adopte pas la posture "traditionaliste" de me dire que si le hadith est authentique j'y crois ( ce que beaucoup ne comprennent pas mais je pense que toi tu comprendra aisément!).
Mon approche de l'Islam est purement spirituelle et proche de la vision "soufie" de la soeur Amélie (qques post plus bas)mais plutôt orienté vers Al Ghazali
Ceci étant exposé, sache que les soufis ont une préférence pour les sciences reçues par voie d'inspiration, à l'exclusion de celles acquises par l'étude. Ainsi ne désirent-ils ni étudier la science, ni apprendre tout ce que les auteurs ont composé, ni scruter les doctrines et les preuves apportées. Ils disent au contraire : " la voie " consiste à préférer le combat spirituel, à faire disparaître les défauts, à couper tous les liens, et à s'approcher de Dieu Très Haut par une parfaite application spirituelle.
Et chaque fois qu'il en est ainsi, c'est lui, Dieu, qui se tourne vers le cœur de son serviteur, et lui garantit l'illumination par les lumières de la science.
Essayer d'atteindre cet "illumination","gouter le Divin" mais avec un minimum de science à la base.
Loin de moi l'idée de donner des leçons voir même des conseils, l'orgueil du peu de science que je possède m'amène à penser que sans la connaissance de la Sira du prophète(SAW)on passe à côté de quelque chose de "savoureux"...
Muhammad, Vie du Prophète par Tariq Ramadan est peut être un livre qui te plairait.
J'espère mon cher frère que nous continueront à débattre de nos interprétations de l'Islam et que tu me donneras ton avis sur mon idée de l'apostasie et la lapidation posté plus bas.
que Dieu dans son infini miséricorde nous guide tous et toutes
Jo
Rebonjour si Ahmed,
RépondreSupprimerEffectivement, un châtiment est réservé a l'apostat, mais seul Dieu lui même juge et applique le châtiment. Il ne nous a jamais demandé de juger et punir a sa place, il ne l'autorisait même pas aux prophètes! D'où l'illogisme de mettre en place la charria, nous exercerions par cela la justice divine a la place du divin, n'est ce pas là très présomptueux et a commettre un grand péché que de juger à sa place. Les lois qu'ils nous laisse, les valeurs qu'il nous donne sont a développer personnellement et non pour une collectivité et encore moins une nation.
Bien à vous
Bonjour MBI,
RépondreSupprimertout d'abord je m'excuse pour les accent manquant, clavier qwerty oblige.
votre recit plein de sincerite m'a bcp touche, votre cheminement spirituel me rappel le mien, non pas parce qu'on a suivit le meme mais curieusement diametralement oppose et on se rencontre quelque part, a la croise des chemins, croyants certes mais a notre facon, parce qu'on n'a pas accepte la maniere la plus simple de croire, parce que imiter n'a jamais ete croire, parce que croire c'est aussi accepter de se poser les question taboo que personne ne pose.
j'etais un jeune musulman tunisien bien dans sa peau, et puis
quand j'ai voulu aborder la religion avec un angle de vue purement historique c'etait le choc, j'ai lu les ecrits des orientalistes sur le coran, les historiens sur la genese de la torah, de la bible, les manuscrit de la mer morte, et puis
le coran, la naissance de l'islam tel que l'on connait maintenant 200 ans apres la mort du prophete. je pense que le prophete ne reconnaitrai meme pas dans cet islam de nos jours. je me suis rendu compte au fur et a mesure qu'un homme de religion est tout a fait capable de mentir et deformer l'essence de l'islam en ayant pour objectif de plaire a dieu, le grand moufti et l'arabie saoudite prechant pour le geocentisme et traitant d'apostat ceux qui croient a la mobilite de la terre autour du soleil a fini par m'eloigner de la troupe musulmane classique pour redefinir mon islam a moi meme qui a herite de bcp de tradition paienne (le culte de la pierre noire ne repugne au plus haut point)
bref je continue a lire sur les origines de l'islam et je trouve le sujet fort passionnant (l'islam est a l'origine une secte judeo-chretienne). l'islam est la jonction entre judaisme et christianisme. les hadiths dit sahih ne sont que la vesion musulmane de la mishnah, un detournements de la religion avec des horreurs dedant (on y apprend que le prophete boit du vin (nabidh), il recommande de boire la pisse de chameau, qu'il etait supersticieux, qu'il violait des esclaves et materialiste, qu'il pretendait que l'humanite disparaitrai 100 ans apres lui et autre contradiction evidente avec le coran comme la lapidation).
le coran reste pour moi un livre plein de mystere et de sagesse bien que je croit de moins en moins a son origine divine (du moins en partie) mais j'adore le lire et il reste la reference ultime et unique pour tout ceux qui se disent musulmans.
amicalement
madmaher@yahoo.fr
Merci Maher pour votre témoignage, effectivement je rencontre beaucoup de personnes sur la même trajectoire que vous, nés musulmans qui osent remettre en cause une éducation, des fondements inculqués parfois sans vraiment les comprendre. Et c'est d'autant plus dur que d'avoir, un oeil neuf comme moi sur l'Islam. Et le sentiment de culpabilité doit en être d'autant plus fort. Au plaisir de vous lire à nouveau sur ce blog. N'hesitez pas à commenter mes articles sur l'actualité tunisienne, les échanges d'idées sont source de richesse !
SupprimerMBI
Bonjour MBI!
RépondreSupprimerJ'ai lu votre "itinéraire" dans la foi et je dois dire qu'il n'est pas bien loin du mien : En effet ,originaire d'une famille musulmane modérée,je suis devenue athée à cause de tous ces hadiths , contradictions , charia ... Mais j'ai regagné la foi 17 ans plus tard (trop longue histoire), une foi profonde en Dieu et ses prophètes ;mais comme vous, je ne pense pas que nous devons suivre tous ces hadiths aveuglément ;Au contraire , je pense qu'ils ont déformé l'islam . Actuellement je tente d'expliquer le Coran de manière scientifique dans ce lien :lumieredieu.blogspot.com .Je vous invite à y jeter un coup d'oeil ,cela devrait vous intéresser
Voilà exactement pourquoi il ne revient pas aux hommes de punir l'apostasie : si Dieu veut laisser à l'apostat une chance de retrouver la foi en lui prêtant encore vie, pour qui se prend l'homme qui veut l'en priver ? Se croit-il plus sage que Dieu ?
SupprimerBonjour Fairouz, merci pour votre commentaire, et pour votre lien, je ne manquerai pas de decouvrir votre travail de recherche..merci à vous !
RépondreSupprimerJe ne sais déjà plus par quel détour d'Internet j'ai eu votre article de blog sous les yeux, mais je m'y suis d'emblée reconnue...
RépondreSupprimerFrancophone de couple "mixte" vivant depuis plus de trente ans en Tunisie, je suis devenue musulmane pratiquante par étape et par décantation plus que par osmose. J'ai commencé par jeûner au Ramadan par accompagner mon mari dont c'était à l'époque la seule pratique de sa religion. Il pratiquait par ailleurs au quotidien par des comportements de bon fils, bon père, bon travailleur, dans les valeurs de l'Islam. Aucun influence de sa part, ni de qui que ce soit dans ma démarche (je l'ai précédé de plusieurs années dans la pratique de la prière...
Nous sommes quelques uns nettement plus intéressés par l'esprit que par la lettre, ce qui est plutôt rare chez les "convertis" de toutes les religions, d'ailleurs...Et tout tient à cela, je crois!
Effectivement, ce qui nous a plu, séduit, intéressé dans l'Islam (entre autres) est cette espèce d'indépendance du lien, entre Dieu et sa créature. Son caractère intensément "privé", personnel, unique
Pas de clergé, pas d'intermédiaire..Oui mais, alors, et en toute logique, on accepte encore moins tout "interposant" en contradiction avec notre aspiration et notre démarche initiales. Pas de "querelles de clochers" aux pays des minarets.
J'ai lu avec délectation Eva de Vitray Meyerovitch ("Islam, l'autre Visage"...entre autres...).
Elle cite Theilhard de Chardin qui affirmait que "Tout ce qui monte converge" pour illustrer les divergences, la distance des pratiques littérales, basiques, des différentes religions mais que plus on s'éloigne de la lettre, plus la spiritualité prend le pas sur la stricte pratique et plus "les grands esprits se rencontrent"...
Elle m'a personnellement permis de constater que je n'étais pas la seule à sentir et à vivre l'Islam plus par l'esprit que par la lettre.
Elle m'a fait découvrir l'univers mystique (et peu "orthodoxe") du grand Rûmi.. et dans un tout autre registre Khaled Bentounès, notre contemporain....
Vous, elle moi (et bien d'autres certainement!), à des degrés divers, ne sommes cependant pas partis de "zéro" dans la quête consciente ou non qui nous à amenés à être "musulmans". En ce qui me concerne, je me suis d'ailleurs "découverte" musulmane avant d'apprendre la prière et de faire la démarche "officielle" de conversion . Après lectures du Coran , exégèses et livres y ayant trait, je me suis dit " si c'est ça être musulman(e)...et bien, je suis , j'ai toujours été musulmane" (ce que j'ai retrouvé par la suite dans "l'islamité" pré-coranique d'Abraham...à laquelle je vois que vous adhérez également )....
Je suis musulmane, pratiquante depuis environ vingt ans, et pourtant je ne porte pas le voile, je n'ai pas tenu à me servir de mon prénom musulman et je pense que tout ce dont on a besoin pour "être musulman" se trouve dans le Coran (et son étude!!!).
J'ai hésité à vous envoyer ce message en privé -tout ce qui a trait à la religion relevant pour moi de la sphère privée- mais j'ai trouvé plus cohérent de l'afficher.
Je terminerai en vous disant que j'ai également apprécié votre regard sur la révolution, les espoirs soulevés et la perplexité face à une Tunisie au(x) visage(s) inconnu(s).
Puisse Dieu la protéger et la guider!
Bonjour MBI!
RépondreSupprimerJe ne sais déjà plus par quel détour d'Internet j'ai eu votre article de blog sous les yeux, mais je m'y suis d'emblée reconnue...
Francophone de couple "mixte" vivant depuis plus de trente ans en Tunisie, je suis devenue musulmane pratiquante par étape et par décantation plus que par osmose. J'ai commencé par jeûner au Ramadan par accompagner mon mari dont c'était à l'époque la seule pratique de sa religion. Il pratiquait par ailleurs au quotidien par des comportements de bon fils, bon père, bon travailleur, dans les valeurs de l'Islam. Aucun influence de sa part, ni de qui que ce soit dans ma démarche (je l'ai précédé de plusieurs années dans la pratique de la prière...
Nous sommes quelques uns nettement plus intéressés par l'esprit que par la lettre, ce qui est plutôt rare chez les "convertis" de toutes les religions, d'ailleurs...Et tout tient à cela, je crois!
Effectivement, ce qui nous a plu, séduit, intéressé dans l'Islam (entre autres) est cette espèce d'indépendance du lien, entre Dieu et sa créature. Son caractère intensément "privé", personnel, unique
Pas de clergé, pas d'intermédiaire..Oui mais, alors, et en toute logique, on accepte encore moins tout "interposant" en contradiction avec notre aspiration et notre démarche initiales. Pas de "querelles de clochers" aux pays des minarets.
J'ai lu avec délectation Eva de Vitray Meyerovitch ("Islam, l'autre Visage"...entre autres...).
Elle cite Theilhard de Chardin qui affirmait que "Tout ce qui monte converge" pour illustrer les divergences, la distance des pratiques littérales, basiques, des différentes religions mais que plus on s'éloigne de la lettre, plus la spiritualité prend le pas sur la stricte pratique et plus "les grands esprits se rencontrent"...
Elle m'a personnellement permis de constater que je n'étais pas la seule à sentir et à vivre l'Islam plus par l'esprit que par la lettre.
Elle m'a fait découvrir l'univers mystique (et peu "orthodoxe") du grand Rûmi.. et dans un tout autre registre Khaled Bentounès, notre contemporain....
Vous, elle moi (et bien d'autres certainement!), à des degrés divers, ne sommes cependant pas partis de "zéro" dans la quête consciente ou non qui nous à amenés à être "musulmans". En ce qui me concerne, je me suis d'ailleurs "découverte" musulmane avant d'apprendre la prière et de faire la démarche "officielle" de conversion . Après lectures du Coran , exégèses et livres y ayant trait, je me suis dit " si c'est ça être musulman(e)...et bien, je suis , j'ai toujours été musulmane" (ce que j'ai retrouvé par la suite dans "l'islamité" pré-coranique d'Abraham...à laquelle je vois que vous adhérez également )....
Je suis musulmane, pratiquante depuis environ vingt ans, et pourtant je ne porte pas le voile, je n'ai pas tenu à me servir de mon prénom musulman et je pense que tout ce dont on a besoin pour "être musulman" se trouve dans le Coran (et son étude!!!).
J'ai hésité à vous envoyer ce message en privé -tout ce qui a trait à la religion relevant pour moi de la sphère privée- mais j'ai trouvé plus cohérent de l'afficher.
Je terminerai en vous disant que j'ai également apprécié votre regard sur la révolution, les espoirs soulevés et la perplexité face à une Tunisie au(x) visage(s) inconnu(s).
Puisse Dieu la protéger et la guider!
Répondre
Merci Amelie, votre témoignage est très émouvant et effectivement proche de mon chemin. Notre route est encore bien longue et bien tortueuse pour épurer des siècles de traditions, d'associations paiennes et autres tendances fallacieuses qui ont terni l'image de l'Islam de notre coeur. Merci encore à vous et au plaisir de vous lire sur ce blog.
RépondreSupprimerMBI
Le coran dit qu'il faut couper les mains des voleurs, lapider les adultères...est-ce que vous êtes pour ces châtiments ? Autre question, dans le coran on peut lire que celui qui ne croit pas en mohamed sera mis dans le feu pour l'éternité. Vous ne trouvez pas qu'il s'agit là d'une dictature horrible ?
RépondreSupprimerJe suis un tunisien athée, je pense que la religion est à 99% une question d'hérédité. Les musulmans engendrent dans 99% des cas des musulmans, de même les chrétiens et les juifs...Lorsque j'étais petit j'apprenais les sourates du coran par cœur, mais lorsque j'ai grandi et j'ai commencé à réfléchir un peu j'ai trouvé que le coran parle beaucoup de l'enfer, du paradis, des croyants, des mécréants, des guerres, des tortures, des châtiments(choses que je n'ai pas trouvé dans les évangiles) sans parler de la discrimination à l'égard des femmes dans le domaine de l'héritage et du mariage notamment...j'ai choisi donc de quitter la religion musulmane (quelle est la punition de l'apostasie en islam ?) et d'embrasser l'athéisme, le chemin des hommes honnêtes.
Je pense que vous confondez Coran et Sounnah, Dieu n'a jamais demandé de forcer à croire au prophète Mohamed, c'est même l'inverse. Il lui dit qu'il n'est qu'un messager et qu'il n'a pas pour mission de forcer les gens, ni de les juger et encore moins de les condamner à sa place..Tout ceci se trouve dans la Sounnah. Les evangiles ne parlent pas de la même choses, lesz evangiles sont une relatation des faits de Jesus, c'est pour nous le modèle de la pratique. Ainsi quand les gens s'appretaient à lapider une femme adultère, Jesus leurs dit : "Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre.." Quel plus bel exemple que celui là? En raccourci, Dieu nous conseille de ne pas pratiquer l'adultère, mais ce n'est pas aux hommes de se juger entre eux d'autant qu'ils ne sont pas exempts de péchés. Quelle belle leçon de sagesse! Pour l'apostasie, le Coran dit à Mohamed de laisser l'apostat (celui qui a cru et se détourne), un hadith sahih de la Sounnah dit qu'il faut tuer l'apostat. Encore un tres bon exemple de contradiction de la sounah et du Coran.
SupprimerMerci
Bonjour MBI,
RépondreSupprimerJe pense que c'est normal que vous ayez beaucoup de question sur l'Islam.
Avez-vous entendu parler du soufisme qui prône la purification du coeur par l'invocation des noms de Dieu?
Peut-être que votre coeur aspire plus à ce genre de pratique.
Etant moi même un converti, j'ai cherché cela dans toutes les religions chrétienne, juives et boudhiste. Mais aucune ne m'a satisfait . Ce que je voulais c'est travailler sur ces propres défauts, purifier mon coeur par l'invocation comme il est recommandé par Dieu dans le coran "invoquez moi de manière abondante".
Je suis actuellement disciple de la Tariqa Qadiriya Boutchichiya dans le maître spirituel est Sidi Hamza .
Si vous devez grimper tout en haut d'une montagne , il est préférable d'avoir un guide qui vous permettra de passer les obstacles et d'arriver à votre but qui est Allah."
Vous pouvez en savoir plus si le coeur vous en dit sur le site :
http://www.saveurs-soufies.com/
http://www.tariqa.org/
Un conseil faîtes-vous votre propre avis et n'écoutez que votre coeur.
Peut-être que c'est pour vous ou peut-être que non.
Je me dis que si vous avez fait un blog sur votre conversion à l'islam, c'est que parce que vous êtes en recherche de vérité.Ou alors vous avez déjà trouvé la vérité.Allah est seul connaissant.
Que Dieu vous protège.
Philippe
Bonjour MBI,
RépondreSupprimerMerci pour votre témoignage qui me réconforte dans mon analyse des tunisiens dans leur relation avec l'islam. Vous avez découvert l'islam dans une recherche académique avec une vision philosophique qui vous évite de tomber dans la facilité et regarder l'islam seulement par des pratiques.
http://baz2x1.blogspot.com/2012/03/du-mausolee-la-sorbonne-notre-islam.html
Merci pour votre commentaire et pour le lien de votre blog ! Vos messages sont très intéressants et me promettent de bonnes heures de lecture.
SupprimerSalam frère
SupprimerJ'ai découvert ton site par un très heureux hasard et je me suis empressé de poster mon sentiment sur ton questionnement vis a vis de la sunnah et de la charia.
je vais juste ajouter pour ce qui est de l'apostasie de te renseigner sur l'attitude de Omar ibn al Khattab (qu'Allah l'agrée) sur ce point ainsi que Ali (qu'Allah l'agrée) car c'est intéressant de voir l'attitude des pieux prédecesseurs...
et je voudrais rajouter que ceux qui sortaient de l'islam à l'époque du prophète(SAW) rejoignais le camps des adversaires de l'islam.
Aussi ceux qui étaient lapidés pour adultère venaient d'eux même se faire "juger" par le prophète(SAW)et ce n'etais pas par dénonciation comme ça peut arriver maintenant...
j'aimerais te faire partager tant de mes reflexions sur ces questions mon frère afin de recevoir ton avis sur chaque point...
j'espère que tu liras les messages que j'ai posté plus haut et que tu me répondra
qu'Allah nous guide tous et toutes afin de recevoir Sa lumière
Jo
bonsoir
RépondreSupprimerl'islam n'a jamais oblige les autres a s'y convertir
j'ai ma religion et vous avez la votre
si vous vous convertirez en l'islam tan mieux sinon tan pis
(excusez mon français je suis arabophone
Bonjour à tous,
RépondreSupprimerJe voudrais seulement partager avec vous un petit extrait d'un fascicule qui s'appelle "Une seule et même foi", qui rappelle ce que les grandes religions monothéistes veulent oublier en prétendant chacune être finale, mais que Ibn Arabi notamment et Jaleleddine Rumi proclamaient :
La succession des révélations du divin est une caractéristique implicite – et habituellement explicite – de toutes les grandes religions. Nous en trouvons une de ses toutes premières et très claires expressions dans la Bhagavad-Gita : « Je viens, je m'en vais et je viens. Quand la vertu faiblit, ô Bharata ! Quand le mal se renforce, je me lève, d'âge en âge, je prends une forme visible, je suscite un homme parmi les hommes pour secourir le bien, faire reculer le mal et rétablir à nouveau la vertu sur son trône. » (ch. IV) Ce drame permanent constitue la structure de base de la Bible, dont les livres racontent les missions non seulement d'Abraham et de Moïse – « lui que le Seigneur connaissait face à face » (Deutéronome, 34 : 10) – mais aussi de lignées des prophètes mineurs qui ont développé et consolidé l’œuvre de ces premiers auteurs du processus mis en mouvement. De même, aucune des spéculations terriblement controversées au sujet de la nature exacte de Jésus n'a pu réussir à disjoindre sa mission de l'influence transformatrice exercée au cours des civilisations par l’œuvre d'Abraham ou Moïse. Il avertit que ce n'est pas lui qui condamne ceux qui rejettent son message, mais Moïse, « en qui vous avez mis vos espoirs. En effet, si vous croyiez en Moïse, vous croiriez en moi, car c'est à mon sujet qu'il a écrit. Si vous ne croyez pas ce qu'il a écrit, comment croiriez-vous ce que je dis ? » (Jean, 5 : 45-47) Avec la révélation du Coran, le thème de la succession des messagers de Dieu devient central : « Nous croyons en Dieu, à ce qui nous a été révélé, à ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob [...] à ce qui a été donné à Moïse et à Jésus ; à ce qui a été donné aux prophètes de la part de leur Seigneur » (Coran, II, 136).
D'une lecture attentive et objective de ces passages émerge l'acceptation de l'unité essentielle de la religion. Ainsi en est-il du terme « islam » (littéralement, « soumission » à Dieu) qui ne désigne pas seulement la révélation spécifique de Muḥammad, mais la religion elle-même, ainsi que les versets du Coran le déclarent explicitement. S'il est juste de parler de l'unité de toutes les religions, la compréhension du contexte est vitale. Ce qui est absolument essentiel, comme le souligne Bahá'u'lláh avec insistance, c'est qu'il n'existe qu'une seule religion. La religion est la religion, comme la science est la science. La première perçoit et exprime les valeurs qui se manifestent progressivement par la révélation divine ; la seconde est l'instrument par lequel l'intelligence humaine explore le monde phénoménal et se donne les moyens de l'influencer d'une manière de plus en plus pointue. La première définit des buts qui servent le processus évolutif ; l'autre apporte l'aide nécessaire à leur réalisation. Ensemble, elles constituent le système dual de connaissance qui conduit au développement de la civilisation...(suite dans un deuxième post)
C'est donc mal reconnaître le rang unique de Moïse, Bouddha, Zoroastre, Jésus, Muḥammad – ou de la succession d'Avatars qui inspirent les Écritures hindoues – que de décrire leur œuvre comme étant fondatrice de religions distinctes. On est bien plus près de la vérité lorsqu'on les reconnaît comme les éducateurs spirituels de l'Histoire, comme les forces qui ont présidé à l'éveil des civilisations par lesquelles la conscience a fleuri : « Il était dans le monde, et le monde fut par lui », déclare l'Évangile (Jean, 1 : 10). Que leur personne ait été infiniment plus vénérée que celle de tout autre figure historique reflète la tentative de manifester des sentiments, autrement inexprimables, nés dans le cœur d'innombrables millions de gens, à cause des bienfaits que leur œuvre à apportés.
RépondreSupprimerEn leur témoignant son amour, l'humanité a appris progressivement ce que signifie aimer Dieu. En réalité, il n'y a pas d'autre moyen de le faire. Les efforts maladroits pour traduire le mystère essentiel de leur nature en dogmes inventés par l'imagination humaine ne les honorent en aucune façon. Ce qui les honore, c'est l'adhésion inconditionnelle de la volonté de l'âme à l'influence transformatrice qu'elles véhiculent.
Merci Nicole pour vos commentaire et votre vision..Cela est fort intéressant et m'ouvre d'autres portes de réflexion sur la foi, la religion et l'âme. L'unicité de toutes les religions. Merci encore.
SupprimerJe précise parce que mon nom ne le dit pas, que je suis Tunisienne et que je vis en Tunisie. Peut-être sommes-nous voisins !
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerTout d'abord je vous remercie de ce bel article.
Je suis musulmane, et ce depuis un bon bout de temps maintenant. Toutefois, je vous avouerais que j'ai beaucoup de mal à m'entendre avec tous les musulmans que je connais lorsqu'on parle de religion. Ils n'ont pas les mêmes idées que moi, et parfois, on croirait même qu'on n'a pas la même religion.
Cependant, en lisant votre article, je m'y suis reconnue. Pas dans le chemin vers l'islam, non, pour moi c'était une toute autre histoire. Mais plutôt lorsque vous parlez de vos principes, de vos valeurs, de vos idées, de ce que vous pensez de la Sunna et du Coran. J'oserais même dire que vous êtes la première personne avec laquelle je suis "d'accord" sur l'islam. Evidemment, nos avis diffèrent sur quelques points, mais dans l'ensemble, je pense comme vous.
Votre chemin vers la religion est très intéressant et la lecture de cet article est vraiment passionnante. Je vous félicite de votre sagesse et de votre curiosité. Et j'apprécierais énormément qu'on parle de l'islam, je pense qu'on peut beaucoup apprendre en discutant avec des personnes conscientes et croyantes comme vous.
Benevolentia.